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Ecoutez quelques minutes de bandoneon solo par Olivier Manoury


En Extrême-Orient les orgues à bouche (cheng, Khene, etc.) utilisaient une combinaison tuyau / anche libre depuis plusieurs millénaires, mais il semble que le principe sonore de l'anche libre n'ait été découvert en Europe qu'au début du 19° siècle.

Cette découverte donna naissance à toute une famille d'instruments aux formes et aux noms les plus variés dont survivent aujourd'hui les diverses variétés d'harmoniums, harmonicas, accordéons, concertinas, etc,

Le Bandonéon est issu d'une famille d'instruments allemands à boutons et à soufflet regroupés sous le nom de Konzertina. Ces instruments étaient généralement de forme carrée et de petite taille (environ 15 cm de côté) et comptaient vers 1845 quatorze boutons à chaque clavier, le clavier de droite sonnant à une octave au-dessus de celui de gauche, chaque bouton donnant une note distincte selon que l'on ouvrait ou fermait le soufflet (bi-sonore).

Avec l'évolution de la musique, le nombre des boutons n'a cessé de s'accroître au cours de la seconde moitié du 19° siecle, passant successivement de 28 à 32, 38, 52, 64, 72 etc. et entraînant une multiplication des systèmes de distribution des notes sur les claviers. Chaque région, chaque facteur a le sien.

C'est à un Konzertina fabriqué vers 1856 qu'on donna le nom commercial de Bandonion en mémoire d'Heinrich Band, marchand de musique et éditeur à Krefeld, qui contribua à populariser l'instrument en publiant des partitions et des méthodes spécifiques. Il existe une multitude de modèles de bandonéons variant par la taille, la tessiture, le système et le nombre de registres (jusqu'à six de chaque côté!).

C'est un modèle de bandonéon à deux voix à l'octave et sans changement -de registre comportant 71 boutons qui, exporté massivement en Argentine et en Uruguay, deviendra le bandonéon du tango vers 1900. Ce modèle sera fabriqué en grande série à partir de 1911 par la firme allemande Alfred Arnold exclusivement pour l'exportation.

Lors de la grande vague de Tango qui déferla sur l'Europe vers 1920 ce modèle de bandonéon fut réintroduit en Europe et en particulier à Paris. Les accordéonistes français s'y intéressèrent immédiatement, séduits par la musique, la sonorité de l'instrument et les perspectives d'embauche, mais beaucoup ne parvinrent pas à surmonter les difficultés dues à la complexité des claviers et à l'absence de méthode et de tradition d'enseignement. Vers 1925 l'accordéoniste français Charles Péguri imagine une simplification des claviers et construit un modèle uni-sonore (chaque bouton donne la même note lorsqu'on ouvre et ferme le soufflet) dont la logique s'inspire du clavier droit de l'accordéon chromatique à boutons, d'où l'appellation de Bandonéon chromatique. Ce modèle sera également fabriqué par Alfred Arnold.

Par opposition au bandonéon chromatique le modèle argentin s'est vu attribuer l'appellation de bandonéon diatonique qui ne correspond ( aucune réalité musicale car ce dernier possède sur presque 5 octaves tous les demi-tons de la gamme chromatique. Il serait plus correct de parler de bandonéon bi-sonore, mais cette appellation ne le distingue pas des autres modèles existant en Allemagne. Il est plus simple de l'appeler le modèle argentin car c'est en Argentine qu'il est le plus répandu.

Pour plus d'informations su l'anche libre, visitez l'extraordinaire sitre de Pat Missin

Pour plus d'informations le bandonéon son histoire et sa musique, site tres complet de Christian Mensig

 BANDONEON Foire Aux Questions (seulement en anglais pour le moment)

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